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IKUTA Katsuko (IKUTA Katsuko)
Sexe Féminin  Age de radiation de la bombe atomique 16 
Date de l'interview 2004.  Age au moment de l'interview 76 
Ville de radiation de la bombe atomique Hiroshima(Distance de l'épicentre :2.0km) 
Hall site Mémorial national de la paix de Hiroshima dédié aux victimes de la bombe atomique 
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IKUTA Katsuko se trouvait dans le quartier de Senda, à 2km de l'épicentre de l'explosion de la bombe atomique. Elle avait 16 ans. Etudiante d'une école d'infirmières, elle s'est retrouvée coincée sous un bâtiment et a été sérieusement blessée à la tête et au visage. Malgré cela, elle a contribué à sauver d'autres victimes. Aujourd'hui encore, elle s'inquiète de possibles séquelles pour ses enfants et petits enfants.
 
【Sa venue à Hiroshima, avant le lancement de la bombe atomique.】
Lorsque la deuxième guerre mondiale a redoublé de violence, la grande fierté pour les familles était d'envoyer leurs fils à la guerre. J'ai pensé alors qu'en tant que femme, je devais agir  pour mon pays. A cette époque-là, j'habitais à Shimonoseki et quand j'ai vu des infirmières de la Croix Rouge partir au front, j'ai réalisé que même les femmes pouvaient participer à l'effort de guerre et je me suis inscrite à la Croix Rouge. Il aurait été naturel que je fasse partie de la section locale de la préfecture de Yamaguchi, mais je suis allée à Hiroshima parce qu'une amie de ma soeur y habitait.
 
【Son lieu de travail à l'époque】
 C'était l'école d' infirmières secouristes de l'hôpital de la Croix Rouge à Hiroshima. Je suis entrée dans cette école en avril 1945. Comme le Japon manquait de tout, il n'y avait aucun matériel pédagogique pour étudier. Les raids aériens se succédaient et souvent les sirènes d'alerte retentissaient. Nous ne pouvions pas étudier en paix.
 
【Sa vie à cette époque】
Pendant les raids aériens, je voyais les fuselages argentés des B29 briller dans la lumière. Nous devions alors nous rendre dans les abris. Il était donc impossible d'étudier. Les aliments manquaient à cette époque, donc nous mélangions du tourteau de soja, normalement de la nourriture pour les animaux, avec du riz et nous mangions cela. Je ramassais des herbes comestibles au bord des chemins. Manger du riz blanc, c'était rare. Après être sorties du lycée de jeunes filles, mes camarades de classe sont allées travailler à l'arsenal naval de Kure comme étudiantes mobilisées. Pendant que j'étais lycéenne, j'ai fabriqué des pièces détachées d'avions dans une usine de guerre. Après être sortie de l'école, mes amies sont toutes allées à Kure et moi à Hiroshima.
 
【Hiroshima avant le bombardement】
Nous ne pouvions guère sortir de l'école d'infirmières donc je ne connaissais ni l'est ni l'ouest de la ville. Je savais juste que le tramway passait devant l'hôpital. A mon arrivée à Hiroshima, je suis descendue du train à la gare centrale puis du tramway à l'arrêt "hôtel de ville" et j'ai marché ensuite jusqu'à l'hôpital. C'est tout. Comme j'étais étudiante, je ne pouvais pas sortir comme je voulais.
 
【La situation, ce matin-là】
Il faisait beau ce jour-là. A cette époque, la dysenterie sévissait et moi aussi, j'en étais atteinte. J'avais donc été mise en quarantaine. Beaucoup de dysentériques venaient à l'hôpital mais on manquait de salles pour eux, donc une partie de la résidence d'étudiantes était transformée en chambres d'isolement.
 
【Au moment de l'explosion de la bombe atomique】
Une alerte venait juste d'être levée. Je portais, comme il fallait le faire à tout moment, une veste et un pantalon de travail. Mais il faisait si chaud que j'ai retiré mon pantalon et me suis allongée sur le lit. Juste à ce moment-là, sur la droite, j'ai vu une lumière jaillir. C'était comme autrefois un flash de magnésium pour prendre des photos. J'ai pensé que quelqu'un prenait une photo aérienne. A cet instant, tout s'est effondré : le mur et d'autres choses. Il y avait tellement de poussière que je n'y voyais plus rien. Je ne pouvais même pas prendre la serviette tout près de mon lit. A cette époque-là, nous étions entraînées à nous mettre à plat ventre aussitôt qu'il arrivait quelque chose. J'ai réagi ainsi sans trop comprendre. Je me suis demandée si je faisais un cauchemar alors je me suis pincé la joue et ça m'a fait mal. J'ai compris que je ne rêvais pas et que quelque chose d'anormal venait d'arriver. Je ne m'étais pas aperçue que j'étais ensevelie sous des décombres. J'ai entendu pousser des cris,"Au secours !""Maman !"ou"Madame l'infirmière en chef !"de tous côtés. J'ai réalisé qu'il avait dû se passer quelque chose et que je devais me débrouiller pour sortir. Je ne sais pas comment j'ai pu m'échapper, je me suis retrouvée dans la cour tant bien que mal. J'ai eu la vie sauve parce que j'étais dans une pièce au premier étage de notre dortoir qui, en s'effondrant, a écrasé le rez-de-chaussée. Les personnes qui étaient là sont toutes mortes brûlées. Un poteau en bois m'était tombé sur le dos et j'étais blessée si gravement que mon os était visible. J' avais le visage et les mains balafrés par plusieurs éclats de verre mais je ne sentais pas la douleur. D'abord, j'ai essayé de rejoindre d'autres personnes. Quand je suis arrivée dans la cour, quelques amies y étaient déjà. Elles ne m'ont pas reconnue parce que mon visage était tout couvert de sang. Je me suis lavé le visage au réservoir d'eau. Tout à côté de moi, une amie, mademoiselle Kobayashi venue de Shimonoseki en même temps que moi était étendue morte sous une couverture de laine rouge. Après, j'ai entendu dire qu'elle avait reçu un pilier en pleine figure et qu'elle était morte sur le coup. Normalement, on éprouve du chagrin ou on se lamente sur la mort d'une amie, mais à ce moment-là, je suis restée indifférente. Tous les alentours étaient réduits en cendres et le feu s'étendait à perte de vue. J'étais dans un état second et je n'arrivais à penser à rien ni personne.
 
【L'horreur du spectacle juste après l'explosion】
Les blessés se sont précipités à l'hôpital. Leurs vêtements étaient en lambeaux et leurs peaux pendaient. On aurait dit un défilé de fantômes s'avançant vers nous. Je ne savais pas par où commencer les soins. Je n'oublierai jamais ce que j'ai vu ce jour-là. Le soir, je n'ai trouvé aucun endroit pour dormir puisque notre résidence s'était écroulée et que le vestibule de l'hôpital et son jardin en face étaient combles. Finalement, je me suis couchée par terre devant l'hôpital.Au crépuscule, un bébé ne cessait de pleurer. Je me suis approchée de lui : il  pleurait à côté de sa mère morte. Je ne me souviens plus de ce que j'ai fait.
 
【Soins pour les victimes du désastre】
Nous ne savions qu'enduire la peau d'huile de zinc blanche pour traiter les brûlés. Il n'y avait rien d'autre que nous pouvions faire. Les grands brûlés au visage avaient comme un masque blanc et avaient l'air de fantômes. Comme c'était l'été, les plaies grouillaient de vers. Nous ne pouvions nous en débarrasser qu'avec des pincettes. Il n'y avait aucun remède comme les antibiotiques d'aujourd'hui.
 
【Symptômes après l'explosion】
La section de la Croix Rouge de Yamaguchi a envoyé de l'aide, donc j'ai pu prendre congé pour rentrer chez moi. C'était juste avant la fin de la  guerre. A cette époque, je souffais de dénutrition. A partir de l'automne, j'ai remarqué que je perdais des cheveux chaque fois que je me peignais. J'ai pensé que cela était dû aux radiations atomiques et que j'allais devenir chauve. Je croyais aussi que je ne vivrais plus longtemps. Je voudrais m'excuser d'avoir survécu déjà jusqu'à 76 ans en comparaison avec toutes les personnes déjà mortes.
 
【Dans son pays natal : Tsuwano】
Un matin, j'ai pris le train pour Tsuwano où je suis arrivée le soir, parce que le train devait s'arrêter à chaque attaque aérienne. A cette époque, il n'y avait ni ligne d'autobus ni téléphone, donc de la gare de Tsuwano, j'ai marché 3 ou 4 kilomètres, dans la montagne. Quand je suis arrivée chez moi, ma mère a bondi de joie et m'a dit, "Je métais résignée à l'idée que tu étais morte à cause du nouveau type de bombe lancée à Hiroshima." Je ressemblais vraiment à un spectre.
 
【Son mariage et ses inquiétudes concernant l'accouchement】
J'avais décidé de ne pas me marier parce que j'avais entendu dire que le bébé naîtrait handicapé. Mais mon fiancé m'a encouragé de ne pas avoir peur, donc nous nous sommes mariés. Je suis désolée d'avoir eu un enfant. Il a maintenant 46 ans et pour le moment, il n'a aucune maladie mais je suis toujours inquiète pour sa santé. Même s'il n'y a pas de séquelles tardives pour cette deuxième génération, je me sens responsable.
 
【J'ai perdu beaucoup d'amies.】
200 personnes sont entrées à l'école en même temps que moi mais seulement une centaine ont pu en sortir diplômées à cause de la bombe.
 
【Colère contre le lancement de la bombe atomique】
Elle n'a plus lieu d'être lancée. Elle causerait la disparition des êtres humains. Si on l'utilise encore une fois, ce sera la fin du monde. On doit absolument abolir la bombe atomique.
 
Traduction: Yoko Toba, Miyuki Kaneyama
Responsable de traduction : Maurice Jacquet
Coordination de la traduction: NET-GTAS(Réseau des traducteurs pour la diffusion des témoignages des survivants de la bombe atomique)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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