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SUMIDA Toshinobu (SUMIDA Toshinobu)
Sexe Masculin  Age de radiation de la bombe atomique
Date de l'interview 2009.10.26  Age au moment de l'interview 69 
Ville de radiation de la bombe atomique Hiroshima(Distance de l'épicentre :2.5km) 
Hall site Mémorial national de la paix de Hiroshima dédié aux victimes de la bombe atomique 
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Monsieur SUMIDA Toshinobu, 5 ans alors. Il fut irradié chez lui à Midori-machi 2.5 km de l'épicentre. Aussitôt en voyant une lumière s'éclairer, il se mit à courir vers la fenêtre, il entendit un bruit étourdissant et fut emporté par un vent explosif. Regard des sinistrés qui demandent de l'eau et odeur de l'incinération des cadavres dont on ne connaît pas l'identité. L'expérience de la bombe atomique est gravée comme une grande tristesse dans le cœur d'enfant de Monsieur SUMIDA.
 
Vie avant le bombardement
Mon père était capitaine de bateau dans une grande compagnie de transports maritimes. Sa vie était telle que la moitié de l'année il était sur un bateau, la moitié à la maison. Pour subvenir à la vie familiale, il tenait aussi des bains publics à Senda-machi, juste en face de l'actuel dépôt du Chemin de fer de Hiroshima. Pendant ce temps-là, il a reçu une convocation pour conscription. Tous les personnels de la compagnie ont été conscrits pour transporter les militaires et munitions dans des pays du sud-est d'Asie. À ce moment-là, il a acheté pour nous une maison dans l’actuel Minami-machi, qui allait être irradié. Il a fermé les bains publics et nous avons déménagé dans la maison de Minami-machi.
 
Mon frère aîné avait déjà 16 ans à cette époque-là. Derrière Miyajima, à Tsutsumigaura, où la station balnéaire existe encore maintenant, il y avait un arsenal militaire. Mon frère travaillait là-bas à la suite de la mobilisation des étudiants d'alors. Ma sœur était en 6ème au collège. Je ne me souviens pas du nom du lieu, elle restait dans la campagne pour l'évacuation des élèves de toute son école. Mon frère, fils cadet, était au CE1 à l'école. Ma petite sœur, de 2 ans plus jeune que moi, avait donc 3 ans.
 
Atmosphère du jour du bombardement
Ce matin-là aussi, après la première sirène d'alerte aérienne, nous sommes allés à l'abri anti-aérien. Comme l'alerte a été levée vers 8 h, en lâchant ces mots, « C'est bon, je vais à l'école », mon frère est retourné à l'école avec un ami qui est venu le chercher. Quant à moi, chez moi avec ma sœur, ma mère et ma grand-mère, je jouais sous la véranda de la maison. À l'époque, ma grand-mère était soixantenaire et ma mère trentenaire. Ma mère, blessée aux jambes durant l'opération de l'évacuation de la veille, se reposait à la maison puisque exemptée de tâche. Ça c'est ce qui est devenu le tournant de sa vie, car celles de l'association de dames qui avaient participé à l'opération sont toutes décédées. Elle m'a souvent parlé après la guerre du fait que personne n'avait survécu.             
 
En quittant la véranda où je jouais, j'étais dans une chambre du fond peut-être pour aller chercher des jouets.   Et quand j'ai senti un grand éclat, pour voir ce qui s'était passé, j'ai couru vers la fenêtre où était la source lumineuse. J'ai alors été emporté par un immense vent explosif et un bruit. Je me souviens jusque là, mais je n'ai plus de mémoire après. Il paraît qu'on a pu me sauver grâce à mes cris.
 
La maison a entièrement été détruite ne laissant que l'ossature, il n'y avait plus ni toit ni mur. Et même plus d'escalier. Ma grand-mère pensait que quelque chose avait explosé dans la cuisine, et que, sans alerte ordinaire ou aérienne, une explosion de quelque chose s’était produite. Elle m'a souvent dit qu'elle ne se souvenait pas comment elle était descendue de l'étage. Au RDC, en se rendant compte de mon absence, avec mes cris elle s'est fait une idée de l'endroit où j'étais. À sa demande d'aide, un militaire de l'hôpital mutuel de l'armée de terre (l'actuel hôpital départemental) est venu me retirer des décombres.   
 
J'ai des cicatrices encore maintenant. J'en ai une grande sur la tempe, vous voyez. Une autre sur le côté et ici aussi sur le bras. Il paraît que dans le bras s'était planté un débris de la cloison Shoji De ma tempe qui saignait beaucoup, on a rapidement retiré les débris pour arrêter l'hémorragie. Or, le sang continuait de jaillir. En me déshabillant, on a trouvé un autre débris dans mon bras. On me l'a enlevé aussi pour arrêter cette hémorragie-là avec un pansement. Mais du sang s’écoulant encore, un autre débris s'était en fait planté sur le côté du ventre. Ça fait donc sur trois parties que j'avais eu des débris de cloison. C'est une histoire dont ma mère m'a parlé à plusieurs reprises. Le médecin miliaire qui est venu de l'hôpital lui a dit, « Malheureusement, ce garçon n'a plus d'espoir. » Vu la situation à l'époque, il n'était pas possible de faire une transfusion de sang ni d'avoir des médicaments à administrer. Malgré cette situation-là, j'ai survécu par miracle. Dans ma maison, deux médecins militaires de l'hôpital louaient une chambre. Comme la maison était grande. J'étais chanceux. Inquiets, les médecins militaires venaient nous voir entre les missions. Puisque la circonstance était évidemment très mauvaise, ils se sont préoccupés de l'état de la maison et de la famille de la pension. Nous avions de bonnes relations comme de la famille. Heureusement, ils sont accourus pour me soigner. Ils ont aussi appelé des soldats pour nous. Par chance, le feu ne s'est pas approché. Un peu au nord, autour de la compagnie monopole d'état et du pont Miyuki, tout était incendié. Le bâtiment de Gaz de Hiroshima a échappé à l'incendie de justesse Celui-ci était dans le quartier de Minami-machi, où le feu s'est arrêté. Si le feu avait progressé encore de 500 m, Midori-machi aurait été réduit en cendres. À l'époque il y avait une opération pour créer une zone anti-feu. Sur ordre militaire, chaque quartier devait donner des mains d'œuvre, homme ou femme, pour cette opération-là, et presque tous de mon quartier y participaient. Parmi les citoyens qui sont décédés à Hiroshima, à cause de cet ordre militaire,    ceux qui étaient dans l'opération d'évacuation, et c'est ce sur quoi je voudrais insister à présent.
 
Bombe atomique vue par mon grand frère aîné
Mon frère a entendu l'explosion et par la suite vu la lumière et le nuage en champignon à Tsutsumigaura. Il a appris qu'à Hiroshima, une terrible nouvelle bombe avait été larguée et que le centre-ville était réduit en cendres. Inquiet il voulait rentrer chez lui, mais aucun bateau ne naviguait.     Alors en nageant à corps perdu en mer là où l'actuel ferry-boat circule, il est parvenu à Miyajimaguchi et a marché à toutes jambes sur la ligne ferroviaire de Miyajima. C'était le 7. Êtres humains, chevaux, bœufs trouvés fumants par terre, il ne savait pas si c'était un homme, un cheval ou un bœuf,        car presque tout fondus, ils ne gardaient pas la forme humaine d'après lui. Il fallait marcher sur des cadavres pour traverser le centre-ville. Comme le pont s'était effondré, il devrait faire un grand détour, ce qui l'a obligé à traverser la rivière. Tant de cadavres jonchaient toute la surface de la rivière, qu'il n'a pas pu la traverser. Par conséquent, tout en évitant les cadavres, il l'a traversée et en écrasant les cadavres, il est enfin parvenu à la maison. Après le pont de Miyuki, il a vu moins de cadavres, mais des sinistrés sans ayant plus de forme humaine qui marchaient les uns derrière les autres vers l'hôpital départemental et l'hôpital de la Croix-Rouge.
 
Bombe atomique vue par mon frère cadet  
Mon frère cadet a été soufflé à la bombe sur le chemin de l'école. Il était avec 5 amis sur le pont de Miyuki. Après un grand éclat, il s’est demandé ce que c'était pendant un instant, mais il ne s’est plus souvenu de ce qui lui est arrivé après.    Lorsqu'il s'est réveillé, il avait, paraît-il, été emporté du milieu du pont jusqu'à son extrémité. Sans savoir l'état de ses blessures, quoi qu'il en soit, il a essayé de retrouver ses amis. Mais il n'en a trouvé aucun. Il ne savait pas s'ils étaient tombés dans la rivière ou avaient disparu, fondus.    Son irradiation a donc eu lieu sur le pont de Miyuki. Il disait avoir le souvenir qu'autour de lui, un train était en feu. Il s'est demandé pourquoi le matin même, il faisait si sombre, et il restait immobile un moment. Sous peu un rayon de lumière commençait à pénétrer, et comme il a retrouvé le sens de l'orientation, il s'est précipité à toutes jambes pour revenir chez lui. Plus tard ce dont ma mère et ma grand-mère m'ont parlé, c'est qu'en le voyant arriver à la maison, elles ne savaient pas du tout qui c'était. En fait, il avait la peau toute pelée. Mais sans pouvoir se voir, il ne comprenait pas pourquoi.   Il ne savait pas combien il était blessé, mais il se donnait à fond à sa marche. Une fois je lui ai demandé, « À ce moment-là, tu n'avais pas mal ? » « Euh, de la douleur, en fait, je m'en souviens pas à l'époque », m'a-t-il dit. Lors de son retour, son nom est en fait Kazuyuki, « Es-tu Kazuyuki ? », il a fallu que ma grand-mère et ma mère le lui demandent plusieurs fois. Après ce temps de vérification, elles l'ont enfin laissé entrer à la maison en tant que tel. Grâce aux médecins militaires dont j'ai parlé toute à l'heure, il a pu recevoir en priorité un traitement. Ainsi a-t-il  miraculeusement échappé à la mort. À l'époque, il n'avait plus de cheveux. Quand il était en primaire, sa calvitie ressemblait à des brûlures. On l’a souvent affligé des mots, « Chauve ! Chauve ! »
 
Atmosphère de Minami-machi après le bombardement
Puisqu'enfant, je voulais voir dehors quelques jours après. Mon quartier était inondé par autant de sinistrés que je ne pouvais pas marcher, c'est ce dont je me souviens encore maintenant. Qui était vivant ou décédé, c'était difficile de le savoir pour un enfant. En plus, c'était une odeur terrible. Plusieurs fois par jour, des soldats sont venus avec une charette, sur laquelle ils entassaient des cadavres pour les transporter, et ils les incinéraient sur le talus devant l'hôpital tout près de chez moi. Tous les jours l'incinération continuait sans que le feu s'éteigne. Donc l'odeur du jour où la maison était sous le vent, même si on fermait la fenêtre, ne pouvait pas s'éviter. C'était une odeur qui donnait mal au cœur. On ne pouvait avoir aucun appétit. Comme l'incinération durait pendant 24 h, y compris toute la nuit, Tout le temps, le feu sur les cadavres couvait sous la cendre. Alors le phosphore s'enflammait. Comme j'étais en bas âge ne sachant rien du phosphore, « Grand-mère, qu'est-ce que c'est ? » demandais-je. Ma grand-mère disait, « Ça c'est une boule de feu, une âme humaine.    Tous morts, ils sont en train de monter au paradis. » Quand je pense à cette époque-là, je suis en larmes au cœur brisé. Combien de gens sont-ils décédés sans savoir qui c'était ? La situation dont je me souviens avec un regard d'enfant est, je n'ai pas vu à pied tout le centre-ville, telle qu'on ne savait pas, dans mon quartier, qui était décédé et qui était encore vivant. Parfois on m'a supplié, « S'il te plaît, donne-moi de l'eau. » Mes parents disaient qu'il ne fallait pas donner de l'eau à ces gens-là, car la prise d'eau mettait en danger la vie de ceux qui avaient une grande brûlure. N'étant plus capables de manger, ils n'arrêtaient pas de demander, « De l'eau ! De l'eau ! ». Risquant la réprimande, je leur ai amené de l'eau de chez moi. Je ne me souviens pas à combien de gens j'en ai donné. Je ne me souviens plus si ceux à qui j'ai donné de l'eau sont décédés de suite, mais je me souviens bien qu’ils en buvaient avec délices.
 
Inquiétude en tant que Hibakusha
Durant le temps à l'école et au collège, il n'y avait pas de discrimination pour les Hibakusha. Mais à partir du lycée, on me disait, « Hibakusha », « Transmissible » Lorsqu'on arrangeait mon mariage, puisque j'étais un Hibakusha, la famille de mon actuelle épouse voulait faire comme s'il n'y avait rien eu. L'intermédiaire du mon mariage n'était pas un Hibakusha, mais il était très gentil et avait une connaissance correcte de la question. Il a persuadé les parents de ma femme qu'il n'y avait pas de souci, et sur sa recommandation, nous nous sommes mariés. À présent, j'ai deux enfants et quelques petits enfants, mais d'un Hibakusha, de l'influence de la radioactivité, je garde toujours un souci au fond de mon cœur.
 
Vœux pour la paix Le tri-principe non nucléaire devra absolument légiférer, et je souhaite que la jeune génération soit toujours fidèle aux principes de ne pas fabriquer, de ne pas utiliser, de ne pas laisser entrer des armes sur le territoire. Si le Japon respecte réellement ces trois principes, ce sera un message aux pays voisins et au monde entier. Il n'est pas exagéré de dire que c'est le Japon qui possède la clé pour la paix du monde Je souhaite que le Mémorial national de la paix agisse pour que les collèges utilisent ces vidéos de témoignage dans l'éducation obligatoire. Puis, aux enfants de la prochaine génération, l’horreur de la bombe atomique, l’horreur de la guerre nucléaire, et le fait que même l'utilisation pacifique peut, avec une seule moindre erreur, avoir une conséquence grave, enfin l’horreur du nucléaire doit être, je l'espère, largement inculquée à la jeune génération. Non pas un préjugé, mais une connaissance correcte. Tant que je vivrai, j'ai le devoir de transmettre à la plus large population possible la réalité de l'irradiation           
 
Traduction : Tsuyoshi KIDA
Supervision pour la traduction : Laura-Anca PAREPA
Coordination de la traduction : NET-GTAS(Réseau des traducteurs pour la diffusion des témoignages des survivants de la bombe atomique)     
 
 
 
 

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